Sabine D.

Roman

Mercure de France

23,80
Conseillé par (Libraire)
13 septembre 2020

Quand une épidémie rebat les cartes

Dans le genre post-apocalyptique, ce roman interroge l'évolution de nos sociétés alors que tout s'effondre avec l'arrivée de la fièvre Shen. A travers le parcours de vie personnelle et professionnelle de Candace Chen, nous sommes plongés au coeur de l'american way of life où tout est possible à condition de se fondre dans le moule, de reproduire à l'identique le modèle de réussite à l'américaine. La mondialisation y est décrite comme source de dangers dont l'aboutissement et la Fin, ruine irréversible du modèle, avec cependant un espoir d'une autre vie à imaginer. Dans un contexte de vies vides de sens, l'apparition de la fièvre de Shen piège indéfiniment les enfiévrés dans leurs souvenirs et les contraints à un mode répétitif des gestes de la vie quotidienne. Le récit alterne intelligemment entre la période précédent d'une année cette épidémie et l'actuelle où un groupe de 8 survivants s'organise. Cette jeune auteure a le talent de restituer l'état de nos sociétés à travers la parabole d'une épidémie qui rebat les cartes. Belle découverte !

Conseillé par (Libraire)
13 septembre 2020

Le récit de celui qui, placé à l'âge 15 ans au Collège Royal dans la classe de l'ainé des princes du royaume marocain (futur Hassan II), en devient l'historiographe. Avec un vrai talent de conteur, l'auteur retrace les vicissitudes de l'historiographe, balloté entre grâces et disgrâces et à qui l'on confie des charges lointaines et mortellement vides. Fort heureusement, la vacuité l'incite à écrire, à réfléchir et à rêver. Jusqu'à ce qu'il réalise qu'il n'est pas maître de son destin , de ses ambitions et de ses velléités. L'intérêt de ce roman réside aussi dans la multitude de détails sur le Maroc de l'époque des années 50 (fin du protectorat) jusqu'à la tentative d'assassinat du roi Hassan II début des années 70. Instructif en nous plongeant dans les arcanes de la monarchie marocaine, ce roman est également très bien construit.

Conseillé par (Libraire)
13 septembre 2020

Pour lever un tabou

Voilà une belle réussite pour aborder un thème encore tabou en Mélanésie. Par le biais de la fiction, l'auteur traite du blackbirding : des jeunes mélanésiens arrachés de force à leur îles pour travailler, tels des esclaves, dans les champs de canne à sucre dans le Queensland en Australie, à la fin du XXIème siècle. Le récit progresse entre deux périodes : actuelle, avec un archéologue australien qui entamant des fouilles sur l'île d'Uripiv, réveille des esprits tourmentés qui progressivement le hante et 1864 année où Anna, 17 ans, embarque clandestinement sur le bateau de son père , santalier, et qui assiste à la prise de mélanésiens. Parmi ceux-ci Umah, 16 ans, parvient à s'échapper, lors du mutinerie sur le bateau,qui accoste sur l'île de Tanna...Le destin de ces deux jeunes est désormais lié pour le pire.

L'Iconoclaste

Conseillé par (Libraire)
13 septembre 2020

Une belle bouffée d'oxygène

Un vrai coup de coeur pour cette histoire déroulant 40 années de la vie d'une femme ou plutôt de toutes les femmes qu'une seule peut être...parcours de rencontres hasardeuses, d'amours interdits, transgressifs et de frontières franchies en toute liberté. Le style de ce roman est énergique et implacable comme son héroïne : mère, menteuse, fugitive et libre. Une belle bonne bouffée d'oxygène.

Roman

Sabine Wespieser Éditeur

20,00
Conseillé par (Libraire)
13 septembre 2020

Une véritable plongée en apnée

Le premier roman de Dima Abdallah, au style de narration original, nous plonge dans une double émotion née de deux voix : celle d'une petite fille de 9 ans qui vit dans la peur de tout dans le Beyrouth de la guerre civile en 1986 jusqu'à son exil forcé en France dans les années 1990 et le début de sa vie d'adulte dans les années 2000 et celle de son père, qui entre angoisse et impuissance, parvient à sauver sa famille du désastre annoncé, au prix du sacrifice de sa propre vie, loin des siens. Double regard sur l'exil, l'errance, la nostalgie et les mauvaises herbes que la mémoire fait repousser chaque matin et qui sont arrachées sans relâche et en vain. Très très belle découverte !