Enfin... peut-être pas, mais c'est tout de même un fort ouvrage, solide et robuste, facile à manipuler. Un coup de chiffon humide et une page sale est nettoyée.
Et bien sûr -car c'est un livre documentaire- les informations sont claires et précises, comme il convient pour de jeunes enfants.
Au Pain des rêves, on est fan...

Le roman d'Alice Ferney se présente comme une étude de l'évolution du couple, depuis sa rencontre, son mariage, son évolution jusqu'à sa dissolution et la séparation. Il décrit minutieusement et nous plonge dans des expériences intimes, celle de Vladimir et de Nina, puis celle de leur fils, Serge, et de son épouse Marianne. Nous voyons leurs couples se former, s'épanouir, subir l'épreuve du temps. Nous voyons celui de Serge et Marianne se distancier, se déchirer sous l'infidélité, et ce qu'il en reste dans l'amour infini qui consume Marianne.
C'est une réflexion : sommes-nous libres ou déterminés ? Et nos couples, que sont-ils ? Sommes-nous soumis aux forces qu'exercent sur nous notre enfance, notre origine sociale, la profession, l'argent, la société, les goûts, les valeurs ? La vie du couple est-elle durable si l'un aime plus que l'autre ? Et s'il aime beaucoup plus ? Et finalement, qu'est-ce qu'aimer ? Qu'est-ce que l'attachement de l'un et l'autre ?
C'est un beau roman, avec une belle écriture ciselée, parfaitement structuré, qui bouscule son lecteur. Forcément, car ce n'est pas un roman rose...

On parle plus souvent des travailleurs intérimaires que de ceux qui leur "donnent" du travail.
Les auteurs présentent cinq responsables d'agences intérim qui vendent à des entreprises de la force de travail, qui en fait, ne leur appartient pas. Ils aiment mettre en avant leur fonction sociale, qu'ils aident les entreprises à trouver des travailleurs efficaces et sûrs. Ils disent la "fidélité" de "leur vivier" d'intérimaires. Ils disent moins la précarité, l'insécurité de ces personnes, les petits salaires.
Au lecteur de décider si le marché du travail intérimaire est un progrès ou si c'est une nouvelle forme d'esclavage...

Pauline Peretz a fréquenté le Crédit municipal de Paris pendant des mois pour nous en faire connaître le quotidien.
Il en résulte ce petit livre riche de très nombreux témoignages des femmes -la quasi-totalité de la clientèle- qui viennent y gager leurs bijoux en or contre un prêt immédiat d'argent. Dans cette banque, les bijoux ne sont pas des objets d'art ou de décoration, mais le moyen d'une liberté, d'une émancipation, de l'exercice d'une responsabilité.
Un livre à lire pour découvrir cette banque atypique où la finance n'a pas pris le pas sur l'humain.

Ce roman postule que les relations familiales sont condamnées à échouer. Pendant que leur mère se meurt, ses deux enfants se remémorent leur vie passée et reviennent sur ses erreurs. Elle a trop aimé sa fille et pas assez aimé son fils. Eux reproduisent ces mêmes erreurs avec leurs proches. Tout de même, les derniers jours, quand Hemda encourage sa fille à adopter quoi qu'il lui en coûte et que son frère la soutient dans son choix, il y a une lueur d'espoir, une possibilité d'apprendre de la vie de de changer.
Le roman parle aussi de la vie dans un kibboutz, avec admiration et aussi en critiquant cette vie soumise à une idéologie. C'est à la fois un roman triste qui parle de la fin de vie, des échecs d'éducation, de frustration, de colère, de la misère du kibboutz, de la vie politique israélienne, et un roman optimiste en ceci que tous les personnages cherchent à aimer et à être aimés. C'est un livre qui décrit avec une belle force narrative la complexité des familles, la façon dont elles se forment et se continuent, la force du besoin d'amour.
Je l'ai trouvé prenant, bousculant et émouvant.