Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Conseillé par (Libraire)
15 décembre 2014

Touchant...

On connaît surtout J. R. R. Tolkien pour Le seigneur des anneaux, mais sait-on que chaque année entre 1920 et 1943, il a écrit à ses enfants en se faisant passer pour le père Noël ?
Cette édition contient une trentaine de lettres, et les reproductions de certaines d'entre elles, ainsi que des dessins. C'est charmant et touchant.
A lire à de jeunes enfants, ou pour son propre plaisir.

Conseillé par (Libraire)
10 décembre 2014

Cet ouvrage répond clairement à des affirmations de ceux qui n'ont sans doute jamais côtoyé un pauvre et qui pensent qu'on vit très bien avec un RSA et que l'emploi se trouve si on le cherche. Les arguments sont solides, les chiffres sont incontestables.
C'est un ouvrage d'hygiène mentale et civique, qui remet les choses à leur place. Car les pauvres sont des gens normaux, qui ont des problèmes et des idéaux comme nous tous, qui ont souvent, aussi, des compétences inemployées. Ils ne méritent pas les regards gênés ou méprisants. Ils ont avant tout besoin de notre respect et de notre humanité.

Conseillé par (Libraire)
29 novembre 2014

Dans la chaleur de l'Afrique...

Vostok, c'est l'histoire d'une fonctionnaire de l'ONU qui débarque quelque part sur une côte d'Afrique pour inspecter Métal-IK, une société minière qui extrait des terres rares.
Jean-Huges Oppel évite les clichés sur les rapports entre capitalistes occidentaux et pays sous-développés. Même s'il décrit ce néo-colonianisme, il parle d'autres choses, de droiture, de la sagesse de ceux qu'on considère comme des primitifs qui savent lire et interpréter la nature, déceler et prévenir le danger.
Au cours d'une soirée peu avant le festival La Fureur du noir (Lamballe, Côtes-d'Armor), Oppel expliquait sa méthode d'écriture. D'abord avoir l'idée et attendre d'avoir envie d'écrire. Puis pendant une longue période de construction, rédiger des fichiers pour chaque personnage, pour chaque lieu, effectuer des recherches documentaires pour situer son roman dans un lieu inexistant et pourtant plausible. Puis une courte période de rédaction du texte.

En le lisant, comme souvent, j'ai imaginé plusieurs scénarios, une autre fin, regretté le sale destin de certains personnages. Mais Oppel l'assure : il est le maître de son texte et de ses personnages, il ne leur veut pas de bien, il les mène -et nous mène- là où il veut.
On pourra donc lire ce roman noir en ayant ceci en tête, mais aussi pour le plaisir, en savourant les références et les phrases courtes, les rebondissements, les scènes d'action grandioses, son respect pour les peuples primitifs, son indignation qui n'a rien à voir et rien à faire avec la morale.

Conseillé par (Libraire)
29 novembre 2014

Rions jaune...

Il aura suffit d'une phrase, pourtant prononcée avant une émission de radio sur le thème de l'interdiction des images pornographiques sur Internet, pour que Simon Laroche soit la cible d'un lynchage médiatique.
Or, il se trouve que le patron de la Commission des libertés publiques entretient une relation virtuelle avec une certaine Natacha. On comprend donc qu'il soit paniqué, surtout qu'un grand dérèglement affecte Internet. Des milliers de messages, de listes de téléchargements d'images et de vidéos, d'historiques de navigation déferlent dans les boîtes à lettres. Tout le monde peut savoir tout sur tout le monde. La vie privée n'existe plus. La transparence est totale.Dans le même temps, une personne se présente pour entrer dans un paradis de venu néo-libéral et soumis à une stricte réglementation ou l'on est admis si on a fait ses preuves. Peut-être vaut-il mieux alors rejoindre les pêcheurs dans les contrées arriérées de l'enfer...

La France de ce roman n'est pas si éloignée de notre France réelle. On y prône la transparence et la liberté démocratique alors que des ligues conservatrices ou intégristes surveillent les citoyens, organisent leur jugement et leur déchéance publique, sans espoir de rédemption.
Le roman est drôle, même si on rit jaune et le ton ironique. Au-delà de la farce, le roman est plus profond qu'il n'y paraît. Il est un avertissement, une invitation à regarder plus loin que le bout de son nez et à anticiper les conséquences de nos choix. Moins de petits conforts et de passe-droit, plus d'humanité.

Conseillé par (Libraire)
17 novembre 2014

dépendre et exister...

Après "D'acier", Silvia Avallone nous entraîne dans le Piémont, dans la vallée de Cervo. La faillite des filatures a laissé la vallée dans une crise économique et existentielle. Faut-il, comme Marina, s'arracher à la vallée pour exister, chercher la gloire, devenir une star de la chanson ? Ou faut-il, comme Andrea, rester, devenir éleveur comme le grand-père et mener une vie de labeur incessant ? Et comment choisir sa vie quand on a la colère d'avoir été mal-aimés et qu'on est soi-même dépendants d'un amour fou ?

Avec une grande maîtrise de l'écriture, Silvia Avallone décrit très justement le malaise d'une jeunesse désemparée qui tente de s'inventer un avenir qui la satisfasse. Elle crée des personnages dont le lecteur souhaite qu'ils s'en sortent. Elle décrit superbement la vallée au point de nous la faire aimer. Elle montre combien la déprise est difficile quand on est enraciné comme le sont ses personnages et combien la montagne attire et subjugue..
Un roman plein de vie, qu'on ne lâche pas.