La mafia de A à Z (Timbuctu éd.)
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Le , Librairie Internationale V.O

Politologue, enseignant et chercheur, Fabrice Rizzoli fonde en 2015, avec de jeunes bénévoles, l’association Crim’HALT comme Alternative dont le but est l’implication de la société civile contre la grande criminalité et l’obtention, en France, d’une loi d’usage sociale des biens confisqués. De 2010 à 2015, il est le représentant en France de FLARE premier réseau associatif contre le crime organisé. De 2008 à 2012, il est Secrétaire général de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités. Enseignant à Science Po, Fabrice Rizzoli y anime le séminaire « Géopolitique des criminalités » qui a pour objectif de faire connaître, à des participants de tous horizons, les phénomènes criminels complexes.

En savoir plus sur Les Givrés d'Oranges
https://givresdoranges.wordpress.com/about/
Depuis février 2013, l'association Givrés d'Oranges propose à ses adhérents d'acquérir, par le biais d'achats groupés en circuit-court, des agrumes en provenance d'Italie du Sud, principalement de Sicile.

En circuit-court, c'est-à-dire par des échanges commerciaux directs, basés sur la transparence et la solidarité, avec des producteurs agricoles biologiques respectueux de la terre, mais aussi du travail des hommes : rémunération juste et légale de tous, y compris des ouvriers agricoles. Sait-on que la Sicile est la première région d'Italie en nombre de producteurs en agriculture biologique ?

Nous construisons ainsi, ensemble, pas à pas, ainsi que d'autres associations du même type en France et en Europe, un autre modèle de distribution de ces agrumes, en alternative aux chaînes d'achats mondialisées de l'industrie de transformation et de la grande distribution. Dans ce modèle alternatif le meilleur prix n'est pas le plus bas, mais le plus juste pour le producteur et pour le consommateur. Dans ce modèle alternatif, un agrume n'est plus un produit anonyme, mais une clémentine ou une orange produite par Cristiana, par Vincenzo, par Roberto et par tant d'autres prénoms... Et ceci n'est pas une utopie : ce modèle alternatif semble être aujourd'hui le seule viable économiquement pour permettre à ces exploitations de taille petite ou moyenne de ne pas disparaître, ou ne pas s’accommoder du travail clandestin, alors même qu'elles produisent des oranges et des citrons d'une qualité organoleptique exceptionnelle.

Au fil du temps les Givrés d'Oranges ont ainsi tissé des liens forts avec des femmes et des hommes de Sicile qui tracent aujourd'hui une image de leur île fière, chargée d'histoire, mais résolument tournée vers le futur, bien différente de la traditionnelle imagerie mafieuse, encore aujourd'hui bien prégnante en France. Ces femmes et ces hommes de l'Europe du sud nous on beaucoup appris et nous avons à cœur de les soutenir et de mieux faire connaître en France leurs réalités.

En 2016, en Italie, les mafias restent toutefois une réalité, une réalité qui profite à présent de la globalisation économique et financière, en caricature sombre des pires dérives de l'économie libérale; une réalité qui infiltre aussi, ici ou là, l'économie légale en Europe et aussi en France.
Mais – le sait-on en France ? – l'Italie est aussi le pays de l'Antimafia. Elle a adopté depuis 1982 une loi permettant la confiscation préventive des biens supposés illicites de la criminalité organisée, sans attendre une condamnation pénale. De plus, depuis 1996, ces biens peuvent être rendus à la société civile en devenant crèches, écoles de la seconde chance, centres sociaux, gérés par des associations, des municipalités ou des coopératives, comme les coopératives agricoles gérées par l'association Libera Terra.