Gersende G.

Conseillé par
10 février 2020

C'est comme ça que je disparais de Mirion Malle (La Ville Brûle, Janvier 2020)

Dans son nouveau roman graphique, Mirion Malle nous plonge dans la vie de Clara, attachée de presse et autrice, qui se démène tant bien que mal avec une dépression.

Avec habilleté, humour et sensibilité, l'histoire retrace les errances (avec la psy), les questionnements (prendre des médicaments?), les crises de panique, les envies de se cacher, les nuits à pleurer pour tout et pour rien, l'incompréhension de l'entourage.

Par son travail sur le détail, le coup de crayon révèle l'abîme, le vide intérieur, le gouffre sans fond, l'épuisement tant physique que mental. Et la difficulté de faire illusion et sourire lorsqu'on n'a qu'une envie: pleurer à en mourir.

Une fiction intimiste très juste où la dépression est un prix bien fort à payer avant de renaître à la vie.

A lire côté essai, Chaque dépression a un sens de Johann Hari où le journaliste, ayant lui-même souffert d'une dépression, examine sous un regard sociétal les causes d'un des fléaux de notre temps.

Aux forges de Vulcain

Conseillé par
13 janvier 2020

Alea jacta est

Votre vie est d'un ennui mortel et vous vous demandez si vous avez fait les bons choix pour en arriver là...

Grâce au Dr Rhinehart, votre Dé-rapeute, finies les délibérations stériles; prenez enfin de vraies dé-cisions. Votre dé-stiné se joue désormais sur un lancer de dés.

Délicieusement amoral et provocant, ce roman aux allures faussement autobiographiques nous plonge dans l'univers d'un Woody Allen aux accents sadiens.

Une fois dévoré, à reposer sur l'étagère, aux côtés d'American Psycho de Bret Easton Ellis ou d'Orange Mécanique d'Anthony Burgess.

Conseillé par
29 août 2019

Il est l'heure de passer à table, cher Hannibal Lecte(u)r...

Une fiction spéculative atrocement réussie où l'acte fondateur d'une civilisation - manger - repose sur de la pure barbarie.

Aux côtés du personnage principal, employé dans un abattoir, nous remontons toute la chaîne de ce nouveau commerce de la chair, puisqu'à l'heure de l'immondialisation, le cannibalisme désormais normalisé à coup de supercheries linguistiques, promet de juteux profits...

L'expression "l'exploitation de l'homme par l'homme" prend ici tout son sens. De quoi faire tomber quelques certitudes sur les privilèges que l'homme s'octroie à disposer des autres espèces tout comme de la sienne d'ailleurs... "Tous les animaux sont égaux, mais il y en a qui le sont plus que d'autres", écrivait déjà Orwell.

A relire côté fiction, La Ferme des Animaux de George Orwell et côté philosophie, La Libération Animale de Peter Singer. Vous voilà servi.