Daniel C.

Conseillé par (Libraire)
30 avril 2020

Le seul, le vrai.

C'est le nôtre, celui de Forcalquier et des Basses-Alpes. D'ollioules à la place Beauvau, c'est qui le plus beau !

Conseillé par (Libraire)
30 avril 2020

Histoire d'un livre, Le petit bois qu'aimait Gérard


C’est une étincelle… deux ou trois particules de marcassite percutées, arrachées qui enflamment l’amadou, trivialement « une commande » ou « sollicitation » faite à deux amis de l’Arbousier, Youl et Gérard Arseguel associés, à l’occasion de la publication d’un recueil de nouvelles pour le dixième anniversaire du groupement des librairies Initiales, qui sont à l’origine du Petit bois qu’aimait Gérard. Voilà pour la préhistoire, l’histoire est, elle, écrite par Gérard Arseguel, qui, dès la présentation du recueil à la librairie d’Oraison, le 30 mars 2008, évoque la possibilité d’un livre, et donne lecture d’une suite.

On passe des jeux de Pékin à ceux de Londres, c’est une olympiade, le temps qu’il faut, identique à l’antique unité de temps, pour que paraisse, en 2012, avec l’aide et le soutien de Marie-Pierre Parraud la première « suite » de 3 proses ariégeoises, (artisanale) précise l’auteur dans sa dédicace, livret précieux et rare des éditons Larifla ! (20 exemplaires). Faudrait-il attendre la prochaine assemblée pentétérique pour gagner deux ou trois nouvelles de la Pénélope de Thèze, qui éludant les poursuites de ses lecteurs, tisse le long fil de sa prose au mépris de l’impatience de ses contempteurs (des correspondances disent le pourquoi du silence parlant d’un, qui de ce temps, voyage au pays des « ombres », comme Homère justifie l’absence d’Ulysse). Mais non, point d’âge moyen, point de rupture du continuum spatio-temporel, vitesse moderne, 19 octobre ou 19 avril, 3 proses d’un coup, jusqu’à la numéro 24, de plein pied, déjà, dans le contemporain. 24 comme 25 du recueil final des éditons Larifla ! 25 comme 28, aujourd’hui, dans l’édition Mettray.

28 comme 1001 contes, comme pour retarder l’échéance. Mais puisqu’il a été dit précédemment Méfiez-vous des morts ! Les 12 et 13 de l’origine ne sont qu’un et le double 16 (poèmes ariégeois) est devenu un livre à part entière dont il a déjà été question : Autobiographie du bras gauche.

Évidemment, il fallait que ces écrits soient lus par l’auteur et pour qu’ils soient entendus, c’est Suzel Badet qui, en 2015, organisa et dirigea,dans le cadre du studio du Théâtre Durance, l’enregistrement du CD qui porte la voix du poète. Car c’est un poème en prose, 28 rêveries nostalgiques au présent du bord de terre, d’une enfance pendant la guerre, ballotée au gré « de la gestion occulte des affaires » du père entre Toulouse et Saint-Remy, avec pour refuge les étés à Bourrut avec la famille, les mères et Bon-Papa

Conseillé par (Libraire)
30 avril 2020

Ma dissidence avec le pouvoir soviétique était purement stylistique.

« Мои расхождения с советской властью были чисто стилистические ». Ma dissidence avec le pouvoir soviétique était purement stylistique.
En 1959 parait dans la revue Esprit un article anonyme qui critique le « réalisme socialiste » et tourne en dérision ses normes esthétiques, son idéal suprême, ses auteurs de Gorki à Lénine. Ce texte est bientôt suivi de fictions signées Abram Tertz, pseudonyme issu d’une chanson de voyous d’Odessa. Manifestement ce voyou-là se moque du régime soviétique qui confie le dossier aux « services compétents ».
« Services compétents : un organisme ou un département d’Etat, responsable et ayant droits d’application et d’exécution de la législation nationale en vigueur. »
Le lieutenant Ivanov de la huitième section de la Loubianka, « propagande anti-soviétique », est chargé de l’enquête. Jeune diplômé de « sup de K », l’école du KGB, maitrisant le français, il épluche les textes à la recherche du moindre mot qui trahirait leur véritable auteur et lance ses fins limiers et indicateurs comme « Le Monocle » sur les traces de cet emmerdeur alors que triomphe l’Union Soviétique de Khrouchtchev sur terre et dans l’espace.
Iegor Gran, fils d’Abram Tertz de son vrai nom André Siniavski, a mis des années à trouver le bon angle pour parler de son père, un des dissidents soviétiques les plus emblématiques. Il choisit de raconter avec humour l’improbable enquête de six ans qui mènera à l’arrestation de Siniavski, en plein dégel post-stalinien fait d’avancées et de reculades. Une enquête qui parfois tourne au duel entre Ivanov et la fantastique et fantasque Maria Vassilievna, épouse d’André et mère d’Iegor Siniavski. C’est une vraie réussite.
En 2013, Iegor Gran espérait la publication prochaine, en français, de la correspondance de ses parents le temps de l’internement de son père au Goulag de 1966 à 1972. Voilà qui constituerait une suite passionnante et dont devraient se charger, sans tarder, les éditeurs compétents.