Reconnaissances - exil, mémoire, écriture

Au triple sens d’exploration, d’aveu et de gratitude, Reconnaissances accompagne, complète, éclaire, contredit les ouvrages de fiction de l’auteur, La Frontière, Messaoud, Courtes vertus ; tout aussi véridiques, tout aussi fictifs que les romans et les nouvelles, les chapitres de ce livre, entre récit et réflexion, passent en revue les langues, les livres, l’exil, le métier d’écrivain, le plaisir d’écrire, l’expérience d’une appartenance multiple et problématique, en une sorte d’histoire conjecturale et raisonnée, celle non d’un individu, qui n’aurait guère d’intérêt, mais d’une époque — plus même que d’une génération —, cherchant, dans l’ins ignifiance des contingences singulières, le sens et la nécessité, suivant la leçon d’André Gide, pour qui « en art, l’on n’atteint au général que par et à travers le particulier », puisque aussi bien, quoi que l’on dise, « on dit toujours plus que CELA » : ce plus est ce qu’y mettra, de soi, le lecteur, pour, à son tour, s’y reconnaître.