Tu as vu le visage de Dieu, suivi de
EAN13
9782377561360
Éditeur
Éditions de L'Ogre
Date de publication
Collection
L'OGRE
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Tu as vu le visage de Dieu

suivi de "Romance de la Noire blonde"

Éditions de L'Ogre

L'Ogre

Indisponible
Gabriela Cabezón Cámara disloque sa langue pour dire l'indicible. La torture
trouve ici son propre dictionnaire. Seuls Castellanos Moya et Gabi Cabezón ont
su écrire avec une telle précision la violence de la nécropolitique, mais
aussi le pouvoir du corps à résister et à affirmer la volonté de vivre. Ce
livre peut être lu comme un manifeste politique, mais aussi comme un long
poème accompagnant les rescapés. Paul B. Preciado Au cours de la dernière
décennie, l'écrivaine argentine Gabriela Cabezón Cámara a publié une trilogie,
la « trilogia oscura » composée des romans Pleines de grâces que nous avons
publié en 2020 et , Tu as vu le visage de Dieu (2011) et Romance de la blonde
noire (2014) qui sont rassemblés dans ce volume. Nous avons tenu à les publier
ensemble non seulement parce qu’il s’agit de courts textes mais surtout parce
qu’il nous a semblé que les lire ensemble leur donnerait encore plus de force
littéraire et politique. Tu as vu le visage de Dieu Tu as vu le visage de
Dieu, deuxième roman de Gabriela Cabezón Cámara, publié pour la première fois
en 2011, est le deuxième volume de la trilogie Oscura. Il a fait l’objet de
plusieurs éditions et d’une adaptation graphique. Origine : Tu as vu le visage
de Dieu est né d’une commande pour une collection d'histoires classiques pour
enfants adaptées aux adultes. Gabriela Cabezón Cámara s'est vu attribuer une
version de "La Belle au bois dormant" et à partir de ce conte a pensé cette
histoire en référence au nombre croissant de femmes victimes de la traite
d’êtres humains en Argentine. A l’origine du roman de Gabriela il y a aussi
l’histoire vraie, qui avait secoué l’Argentine, celle de Marita Véron , une
jeune femme enlevée en 2002 par un réseau de traite de femme. Cet ouvrage lui
est dédié, ainsi qu’a « toutes les filles, adolescentes et femmes esclaves des
réseaux de prostitution ». Le titre Tu as vu le visage de Dieu vient d'une
expression qui, fait référence au premier plaisir sexuel des jeunes hommes,
qui avait souvent lieu dans les maisons closes où ils étaient emmenés par leur
pères comme rite de passage. Bien sur dans l'intrigue de ce roman, ce sens
sera inversé, puisque "Voir la face de Dieu" évoquera moins le fait d'entrer
dans le bordel, que la possibilité de s'en sortir. La publication de ce roman,
ainsi que celle de son adaptation en roman graphique , a généré un grand
impact en Argentine . Parmi les distinctions qu'il a reçues figure la
décoration Alfredo Palacios, que le Sénat de la Nation lui a décernée en
reconnaissance de sa contribution à la lutte contre les réseaux de traite des
êtres humains. Il a également été déclaré œuvre d'intérêt social par la
Législature de la ville autonome de Buenos Aires et nominé pour le Prix du
lecteur à la Foire internationale du livre de Buenos Aires . L’histoire : Tu
as vu le visage de Dieu est en quelque sorte une réécriture de la Belle au
bois dormant dans dans un bordel de la ville de Buenos Aires. Beya, une jeune
femme qui a été kidnappée par un réseau de prostitution, cherche un moyen
d'échapper à la torture et au viol constants dont elle est victime. Le
protagoniste de l'histoire, dont le nom est inconnu, est une jeune étudiante
qui travaille dans un hôpital pour enfants à la périphérie de Buenos Aires. Un
jour, elle est kidnappée par un réseau de trafic d'êtres humains et emmenée de
force dans un bordel situé à Lanús , où elle subit des violences continues de
son proxénète connu sous le nom d'El Rata (le Rat) et de ses sbires, qui la
battent et la droguent pour l'empêcher de sombrer. Endormie pendant les quinze
heures par jour durant lesquels ils la prostituent, elle reçoit bientôt le
surnom de "Beya" (en référence à la Belle au bois dormant). Pour faire face à
sa situation, elle apprend à retirer son esprit de son corps pendant qu'elle
est violée et imagine qu'elle se réfugie auprès de Dieu . Quelque temps plus
tard, Beya décide de faire semblant de tomber amoureuse du Rat, en plus de
montrer une attitude plus soumise à son égard. Elle gagne ainsi sa confiance,
et lorsqu’un de ses client, qui se présente comme le lieutenant López, de la
police de Buenos Aires , lui promet de prendre soin d'elle, elle entrevoit la
possibilité de s’échapper de ce bordel. Beya, avec une force inimaginable,
pensez à Kill Bill, se joue de son ravisseur, parvient à le tuer et à fuir,
grâce au lieutenant López, jusqu’à Madrid. Il s’agit d’un roman extrêmement
puissant qui, à l’instar de « Pleines de grâce » et des « Aventures de China
Iron », redonne à la victime toute sa puissance, et lui permet de passer du
statut d’objet victimisé du patriarcat et de la culture du viol à celui
d’acteur.ice de sa propre libération. Gabriela Cabezon Camara transcende ici
la contrainte d’écriture pour nous offrir à nouveau un roman puissant
d’émancipation, lumineux, qui déjoue l’horreur du monde. Romance de la blonde
noire Romance de la Noire Blonde est le troisième roman de Gabriela Cabezón
Cámara , publié en 2014 et qui clôt la « trilogia oscura ». Origine : À
l’origine de cette histoire il y a une image, que Gabriela a vu dans un
journal 12 ans plus tôt, pendant la crise financière 2001. La photo d'un jeune
homme, Rubén Arias, s’immolant par le feu en pleine expulsion. "Il était au
centre de l'image et des deux côtés, en sortant du cadre, on pouvait voir des
bottes militaires. C'est mon souvenir", raconte-t-elle. Ce qu'il y a dans ce
livre «des impressions sauvages, un témoignage du climat contemporain, je ne
suis pas une analyste, je vois que rien ne change et que le sacrifié, la
victime, le cadavre - dans certains cas, car sinon ça n'a aucune valeur - est
pris comme un symbole, devient l’objet d’une lutte pour se l'approprier et lui
donner un sens. » L’histoire : Gabi, poète, squatter et protagoniste de
l'histoire, s’immole par le feu pour éviter l’expulsion de son logement.
Contrairement à Rubén, Gabi survit et renaît comme une origine. Elle devient «
le sacrifice fondateur », corps difforme et monstrueux capable de négocier
avec le pouvoir – et d'en faire partie –, emblème de la lutte populaire et
aussi œuvre d'art, exposé à la Biennale de Venise. Les camps deviennent des
installations, les vie précaire deviennent des performances, les artistes
deviennent des martyrs, « Romance de la Noire blonde » nous transporte sur le
lieu originel de la construction du héros populaire et, éloigné de toute
démagogie et pédagogie, nous fait nous interroger sur le contre-culture
artificielle contemporaine. « La question est de savoir combien valent ces
morts et à qui sont-ils », souligne Gabriela, « dans cette société du
spectacle ; que vaut ta vie s'ils ne te regardent pas ». La poétesse Gabi, à
la pointe de l’avant-garde, parcourt le monde en exposant sa peau brûlée. Elle
a maintenant suffisamment de pouvoir pour réaliser pratiquement n'importe quoi
en faveur de sa communauté. A l'étranger, elle tombe amoureuse d'une
millionnaire, qui à sa mort lui offre, en acte d'amour suprême, la peau de son
visage. Elle rentre au pays et devient gouverneure de Buenos Aires. Enfin, à
la fin de son mandat, il se retire pour vivre paisiblement au bord du Tigre.
D’une histoire de défaite face au capitalisme, conclue par un geste de
résistance symbolique – l’immolation par le feu pour échapper à une expulsion
– GCC tire un incroyable récit d’encapacitation, celui d’une grande brûlée qui
pose au capitalisme la question qui fait tout basculer, à savoir : qui est le
monstre, ici ? Gabriela Cabezón Cámara est née à Buenos Aires en 1968 et a
publié plusieurs romans dont Pleines de grâce en 2009 et Les Aventures de
China Iron en 2017. Elle est l’une des instigatrices du mouvement NiUnaMenos
et participe activement aux luttes féministes argentines de ces dernières
années. Elle collabore à plusieurs journaux, dont le supplément « SOY » du
journal Página 12 qui traite de questions LGBTQI. Les Aventures de China Iron
a été finaliste du International Booker Prize 2020 et du Prix Médicis en 2021.
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