Les combattants de l'impossible
EAN13
9782221134320
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les combattants de l'impossible

Robert Laffont

Indisponible
Pierre Daix, grand résistant lui-même, réhabilite le combat des premiers
résistants communistes en montrant comment et pourquoi celui-ci fut
délibérément ostracisé par le Parti pendant plus de soixante ans.

Dans cet ouvrage dense, fouillé et émouvant, Pierre Daix dénonce, en se
fondant sur des archives nouvelles et des études récemment publiées,
l'attitude du Parti communiste à l'égard de ses premiers groupes de
résistance. Il montre comment ses dirigeants, Jacques Duclos en tête, relayé
plus tard par Georges Marchais, se sont employés à passer sous silence leur
engagement pionnier dans la lutte contre l'occupant, et se sont livrés à leur
encontre à de véritables dénis de mémoire poussés non seulement jusqu'à
refuser de leur rendre hommage mais aussi jusqu'à les exclure du Parti.
Témoins devenus gênants des ambiguïtés et des improvisations du Parti
communiste jusqu'à la rupture du Pacte germano-soviétique, puis lors de son
entrée officielle dans la Résistance en juin 1941, ces hommes furent traités
comme de véritables parias pour avoir commis, sur ordre de leur hiérarchie,
des attentats à la suite desquels des dizaines d'otages, la plupart
communistes, furent exécutés par l'ennemi ; c'est ainsi que le 21 octobre
1941, vingt-sept responsables du Parti internés au camp de Châteaubriant
furent fusillés à Nantes avec vingt-trois autres otages au lendemain de
l'attentat qui coûta la vie à un haut responsable nazi de la région. Pour
mieux dégager sa responsabilité dans ces actions terroristes qui s'étaient
soldées par une répression accrue, la direction du PCF choisit de célébrer le
sacrifice de ces otages en niant du même coup l'engagement de ces combattants
de la première heure.
Cette forme de négationnisme s'appliqua de la même façon lorsqu'un millier
d'entre eux, baptisés les " Triangles rouges ", furent déportés à Auschwitz en
mai 1942 pour y être exterminés. Délibérément ignorée par le Parti,
l'existence de ce convoi ne fut découverte que tardivement par les historiens,
ses quelques survivants ayant été à leur tour ostracisés.
Pierre Daix rend hommage aux faits d'armes de ces étudiants communistes qui
manifestèrent contre l'occupant dès le 11 novembre 1940 aux côtés des
gaullistes, avant de rejoindre les " groupes de choc " clandestins rassemblés,
l'année suivante, au sein d'une Organisation spéciale agissant pour le compte
du Parti communiste. Ayant partagé leurs combats, leurs espoirs et leurs
souffrances et enduré, comme la plupart d'entre eux, les affres de la
captivité puis de la déportation, il livre ici à leur sujet un témoignage
minutieux et édifiant. On en comprend encore mieux toute l'utilité lorsqu'il
révèle en fin de volume ses conversations dans les années 70 avec trois des
principaux organisateurs de la Résistance – Charles Tillon, Henry Frenay et
André Dewavrin –, lesquels ignoraient tout de ce qu'avait été l'engagement des
initiateurs de la lutte armée au tout début de l'Occupation.
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