Balzac - Une vie de roman, une vie de roman

Une nouvelle biographie de Balzac. Une de plus, une !
Alors "parlons de Balzac, cela fait du bien !" écrivait Gérard de Nerval.
Parlons de "Balzac, une vie de roman" paru en mai 2011 aux Editions Télémaque de Gonzague Saint Bris qui le dédie "A la mémoire de Louis Mame mon ancêtre, l'éditeur de Balzac."
Cinq cents pages passionnantes. La vie de Balzac au jour le jour. Des dossiers éclairants, comme des pauses, entre chaque chapitre : Balzac et l'argent, Balzac et les femmes, Balzac et le café, etc. Des repères chronologiques. Des conseils de lecture. Du très bel ouvrage !

Son enfance. "Je n'ai jamis eu de mère. Si vous saviez quelle femme est ma mère, un monstre et une monstruosité tout entière. Elle me haïssait déjà avant ma naissance. Elle est la cause de tous les malheurs de ma vie."
Ses débuts difficiles d'écrivain, son admiration pour Walter Scott.
Sa vie parisienne dans les salons littéraires (branchés !) où se réunissent Alfred de Vigny, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Victor Hugo ou Alfred de Musset.
Ses éternelles dettes, ses soucis financiers. Sa vie de "forçat" de l'écriture. "Il s'enferme dans sa chambre, allume sa lampe inspiratrice, en demandant des mots au silence, des idées à la nuit." Balzac écrit debout, la nuit.
Ses amours, nombreux. Ah, la mystérieuse Mme Hanska !
Son ambition excessive, sa soif de reconnaissance sociale qui le perdra...Balzac un arriviste ?
Enfin et surtout, son talent visionnaire.
Lisez, relisez Balzac, l'entomologiste de la nature humaine.
Oui, oui et oui, Balzac parle encore d'aujourd'hui !
"La Maison du Chat-qui-pelote", "Le Bal des Sceaux", "Honorine", "La femme de trente ans", "La Cousine Bette" ou "Le Cousin Pons".
Je conseille donc, vivement, cette biographie enthousiaste et vivante à tous ceux qui voudraient faire connaissance avec le génial Balzac.

Quel bonheur que de retrouver Balzac, auteur imposé durant les années de lycée, mais peut-être inacessible sur nombre de ses sujets pour des adolescents à l'aube des découvertes de l'âme humaine.

Gonzague Saint Bris nous offre la palette, en teintes et demi-teintes, des multiples aspects de la personnalité de Balzac.
Son oeuvre est le reflet de sa vie qui ne semble être que contradictions :
- l'amant éloigné mais fidèle de Madame Hanska et les incessantes conquètes féminines,
- le "bon vivant" alternant les périodes de repas pantagruéliques et les voyages d'agrément aves celles de travaul acharné,
- le royaliste et le légaliste émaillant ses écrits d'idées révolutionnaires pour l'époque touchant à l'institution du mariage et plus globalement aux moeurs ...

Gonzague Saint Bris nous révèle avec "légèreté" l'énormité de l'oeuvre de Balzac, y compris les "pépites" textes souvant ignorés du grand public.

Si la biographie d'André Maurois fait autorité, celle de Gonzague Saint Bris est une "pépite" qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques familiales.