Carlos Maciel Kijano, de passage à Lille, reviendra sur l’histoire de la peinture mexicaine et présentera certaines de ses toiles qui font actuellement l’objet d'une exposition à Fribourg.
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Le , Nouvelle Librairie Internationale V.O.

Sorcier du pigment, Kijano prépare sur sa palette des philtres colorés qui ensorcellent la plastique religieuse, mythique, artisanale, littéraire de cette mort mexicaine qui aime faire bonne chère, conter fleurettes pour échapper à la vanité des choses humaines. C’est ce qu’illustrera, du 5 octobre au 9 novembre la série de Kijano présentée à la Galerie Cathédrale de Fribourg et intitulée « Vivre le mourir : le plaisir de la mort et l’amour des fleurs ». Les 23 toiles exposées, toutes accompagnées par les vers espiègles et sensuels de l’écrivain luxembourgeois Jean Portante, inviteront le public à se délecter de la mort, tout en étant du côté de la vie.
La vie, Carlos Maciel Kijano l’a débutée dans la zone pacifique de la Costa Grande de l’État de Guerrero au cœur du monde paysan et l’a poursuivie plus de dix ans à Moscou entre cours d’Histoire, de Mathématiques et de Peinture. Pendant près de trente ans, il mettra en pratique ce savoir en tant qu’enseignant-chercheur à l’Université de Culiacán dans l’État de Sinaloa. Là, il côtoiera la violence démesurée qui sévit en ce moment au Mexique et s’engagera activement auprès des victimes. S’engager signifie aussi pour Kijano œuvrer en faveur de l’âme de sa terre natale, Guerrero, en invitant la population locale à chanter ses beautés dans le cadre de concours de poésie ou en fondant avec son frère, le peintre Leonel Maciel, le Musée de la noix de coco pour rappeler à la mémoire autant la richesse de cet environnement que l’impulsion créatrice de ses habitants. De cette géographie découle l’art de Kijano qui convie la mort à la réjouissance de la vie.

Né en 1952 à Mexique, Kijano a étudié la peinture aux ateliers IMSS de Mexico, puis la gravure au Molino de Santo Domingo à Mexico ainsi que la gravure et la lithographie à l’Atelier national des arts graphiques «Nivinski» à Moscou, en Russie. Il a réalisé plus de 145 expositions, individuelles et collectives. En 1973, il présente sa première exposition à l’Université Patricio Lumumba de Moscou, en URSS, et participera par la suite à 64 expositions individuelles et 82 expositions collectives en Russie, au Mexique, en Colombie, à Cuba, en Estonie, Costa Rica, Lettonie, Lituanie, Pérou, Chili, États-Unis d’Amérique, France, Espagne, Suisse. Certaines de ses toiles composent les collections de plusieurs musées et institutions. Citons : le musée des arts plastiques Pouchkine. Moscou, Russie ; la mairie de la ville de Riga, Lettonie ; le centre culturel San Angel, Mexique; le musée d’art contemporain “Ángel Zárraga”; le fonds russe pour la culture, Moscou, Russie ; l’Ambassade du Mexique en Russie, Moscou ; le centre culturel “Jaime Torres Bodet” ; l’institut culturel de Providencia, Santiago du Chili ; le musée d’art contemporain, Moscou, Russie ; la pinacothèque de l’université autonome de Sinaloa, au Mexique ; le musée d’art de Sinaloa, Mexique ; l’institut national des sciences médicales et de la nutrition, cdmx, Mexique. Kijano a également réalisé un travail important en tant qu’illustrateur de magazines et de livres.