Rencontre, EN LANGUE ITALIENNE, avec Barbara Musetti autour de son livre « Rodin vu d’Italie » éd. Mare et Martin
Rencontre organisée dans le cadre du festival "Passions d'avril" et en partenariat avec le Centre Culturel Italien Linea Diretta
Les relations entre Rodin et l’Italie contemporaine demeurent jusqu’à présent peu étudiées, souvent oubliées par l’historiographie rodinienne explorant plus volontiers l’Antiquité et la Renaissance, considérées comme les seules pierres de voûte de l’oeuvre monumentale du maître. Aux yeux du sculpteur, la tradition transalpine n’est décidément pas comme les autres, car c’est en Italie que s’enracine l’oeuvre de Michel-Ange, idole rodinienne et mythe fondateur de sa réation.
Conscient du retard dans lequel se trouvait le milieu artistique italien depuis plusieurs décennies, Rodin comprend que sa « conquête » ne sera pas chose simple. (S’) exposer pour expliquer : voilà comment pourrait-on résumer la tratégie rodinienne en Italie.
Ce qui implique, tout d’abord, une participation aux principales expositions nationales ainsi qu’à la toute nouvelle Biennale de Venise. Si ces participations contribuent au positionnement de l’oeuvre du sculpteur au sein du débat critique italien, cette réception passe également par un réseau de relations élaboré, mis au point par l’artiste, afin que ses oeuvres soient acquises par des collections publiques. Par conséquent, avant l’oeuvre, c’est souvent l’homme qui est mis en avant, jusqu’à ce que l’une et l’autre se superposent. En creux se dessine une image du génie qui, peuplée de lieux communs, trahit une vénération digne du « star system », encouragée par le cinéma naissant.
Barbara Musetti a soutenu son doctorat de troisième cycle en Histoire de l’art à l’Université Paris IV-Sorbonne avec une thèse consacrée à la réception critique d’Auguste Rodin en Italie. Ses recherches portent autour de la sculpture italienne et française du XIXe et XXe siècles, thème auquel elle a consacré plusieurs publications et expositions internationales. Elle enseigne à l’École du Louvre, à l’Université Paris I et à l’UCO d’Angers.