Marine S.

Conseillé par (Libraire)
11 mars 2014

Un vol à l'arraché, un sac abandonné dans une poubelle et un libraire. Voici le point de départ de La femme au carnet rouge d'Antoine Laurain. Propriétaire de la librairie Le carnet rouge, notre héros se prend alors au jeu de retrouver la femme au sac mauve, celle qui porte un parfum lourd passé de mode, aux dires de sa charmante fille, écrit ses pensées les plus saugrenues dans un carnet rouge et possède un porte-clef avec des hiéroglyphes. Ce qui n'était qu'un jeu prend très vite une tournure moins badine lorsque Laurent se rend compte qu'il est en train de tomber amoureux de cette inconnue.

Après le chapeau de Mitterrand, c'est le sac de la femme au carnet rouge qui occupe Antoine Laurain, un objet comme fil conducteur de l'intrigue et lien ténu mais bien présent entre les personnages. C'est une très jolie histoire d'amour, simple mais bien menée sans rebondissement inutile ou longueur superflue. Portrait extrêmement touchant du libraire, de son métier, de ses passions et de son quotidien, c'est aussi un joli clin d’œil à tous ceux et celles qui font vivre le livre aujourd'hui.

La femme au carnet rouge, c'est une balade dans Paris au printemps, un petit rayon de soleil, une histoire d'amour à savourer le temps d'une pause bienvenue.

La malédiction Grimm

1

Bayard Jeunesse

Conseillé par (Libraire)
11 mars 2014

Elizabeth, jeune lycéenne qui n'est pas sans nous rappeler une certaine Cendrillon, se sent un peu perdue dans son nouveau lycée où elle n'a pas d'ami. Jeune fille travailleuse et passionnée, elle trouve dans ses cours d'Histoire le réconfort dont elle a besoin...jusqu'à cette étonnante dissertation sur les contes de Grimm dont elle fait une analyse historique intrigante et pertinente. C'est grâce à cela que son professeur lui conseille de se présenter au Dépôt d'Objets Empruntables de la Ville de New York pour un travail de magasinière. Éblouie par le Dépôt et les nouveaux amis qu'elle se fait, Elizabeth ne tarde pourtant pas à remarquer que certaines collections spéciales restent entourées de mystère. Que se passe-t-il dans l'étrange Leg Wells et dans la plus étrange encore Collection Grimm?

Une relecture de contes comme on en voit peu! Inventive, Polly Shulman a su apporter un souffle d'air frais à un genre particulièrement populaire en ce moment. Ici, point de nouvelle histoire de Cendrillon ou de Belle aux bois dormant, les objets sont les véritables rois de l'intrigue. Qui n'a jamais rêvé d'utiliser les bottes de sept lieues ou d'utiliser le miroir de Blanche-neige? C'est ici chose faite.
Aux côtés d'Elizabeth, Aaron le grincheux, Marc le magnifique et Anjali la royale se retrouvent face à un complot qui vise à piller la Collection Grimm de ses merveilles. De l'ingéniosité, de l'aventure, des personnages truculents et des retournements de situation, voila le cocktail détonnant de La malédiction Grimm. Polly Shulmann nous entraîne dans son univers pour ne plus nous en laisser sortir.

Il n'y a qu'une chose à dire, vivement la suite.

Conseillé par (Libraire)
11 mars 2014

Malika Ferdjoukh est de retour! Cette fois-ci, l'auteure nous emporte à Saint-Malo dans l'internet du collège des Pierres-noires où les mystères s'accumulent. Une directrice absente, des objets volés, de mystérieux indices et une fine équipe, voilà ce qu'elle nous propose.

Nous rencontrons donc trois adolescents très différents mais complémentaires et surtout attachants pour deux courts récits, l'un raconté par Rose, l'autre par Nadget. Bien que s'adressant aux 9-12 ans, il y a dans Le Club de la Pluie au pensionnat des mystères toute la verve de Malika Ferdjoukh et ce qui nous avait tant séduit dans Les quatre soeurs: un humour débordant, un style reconnaissable et un don pour doter ses personnages de qualités propres qui nous font regretter de ne pas les connaitre en vrai. Le cinéma de l'âge d'or américain n'est, lui aussi, jamais loin, après La bobine d'Alfred, elle truffe son récit de références à ses comédies musicales préférées comme pour inciter le lecteur ou la lectrice à découvrir Fred Astaire et Gene Kelly.

Un roman intelligent et bien écrit, parfait pour tous les détectives en herbe...et les confirmés!

Doris Lessing

Flammarion

Conseillé par (Libraire)
11 mars 2014

Dans ce court roman, nous partons à la rencontre d'Emily Maude à travers les yeux et la plume souvent acérée de sa fille Doris. De la naissance de Maude au sein d'un milieu londonien mondain et bourgeois, en passant par ses voyages en Perse, son installation malheureuse en Rhodésie où la jeune Doris passa la plus grande partie de son enfance, jusqu'au retour amer dans l'Angleterre chérie, c'est un portrait de femme et de relations mères-filles que dresse ici durement Doris Lessing.

Nous n'en avons pas encore fini avec Doris Lessing, prix Nobel de littérature en 2007 et auteure décédée en 2013. Avec la publication de Filles impertinentes, inédit en français, la romancière britannique renoue avec un récit largement autobiographique dont le lecteur ne sait pas trop s'il s'agit d'un roman ou d'un texte plus personnel encore. D'une plume amère mais précise, elle dresse le portrait de sa mère au travers duquel se joue une attaque féroce du modèle bourgeois anglais, du colonialisme et du racisme que cette femme incarne. Avec une économie de mot, Doris Lessing nous pointe du doigt tous les combats de sa vie sans pathos, sans haine et surtout sans fard ni faux-semblant.

Un texte qui n'est pas sans rappeler le roman Alfred et Emily paru en 2008 qui plaira aux amateurs de l'auteure mais qui est aussi une bonne introduction à l’œuvre de Doris Lessing.