Jean T.

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21 avril 2020

Après le génocide des Tutsis au Rwanda, c’est le récit d’une "famille à repriser". Trois générations, trois voix pour raconter la tragédie au travers de ce qu’ont vécu Blanche, sa mère Immaculata et son petit-fils, Stokely. Dans un pays qui parle et espère la paix, Blanche, qui vit en France depuis 1994, revient voir sa mère. Du fait de sa peau claire, elle est une étrangère dans sa famille et dans son pays où pourtant elle est née et dont elle parle la langue. Immaculata a survécu, cachée pendant des mois dans la cave obscure d’un libraire. Son demi-frère, Bosco, s’est engagé dans l’armée rebelle. "Il n’est pas rentré du front en paix, il ne sera jamais en paix "après avoir vu trop d’horreurs indicibles, les gens de sa famille couverts de sang. Blanche s’en veut de ne pas avoir été là, de ne pas avoir vécu ce qu’ont vécu ses proches, sa famille, son ethnie. Elle revient pour renouer le dialogue, pour comprendre, mais sa mère est murée dans son mutisme. La douleur oblige à l’évitement, ne pas dire les choses brutalement. Alors quand Blanche se raconte à sa mère, Immaculata parle à son fils, son "enfant-accident", lui raconte son enfance, leur grand-mère, sa scolarité chez les religieuses, l’amour qu’elle a eu pour son père, un démocrate Hutu qui a été assassiné, et du père de Blanche, un français expatrié qui a été obligé de quitter le pays...
Le titre du roman "Tous tes enfants dispersés" est un fragment d’une des prières eucharistiques du culte catholique, "Et ramène à toi, Père très aimant, tous tes enfants dispersés". Car il s’agit bien de se retrouver, de se rassembler, de reconnaître les douleurs vécues par chacun de dévoiler des secrets et des non-dits, de dépasser les horreurs pour renouer avec ses origines, retisser la fibre familiale, reconstruire des vies.
C’est aussi un roman sur l’identité métisse. Blanche est la fille d’un Hutu et d’un Tusti, elle vit avec un métis antillais et rêve que sa descendance soit de plus en plus blanche.
Pour trouver leur voie, Beata Umubyeyi-Mairesse fait ses personnages utiliser la langue, le Kinyarwanda où une seule lettre peut changer le sens d’un nom, celui de Stokely qui fut nommé par erreur Kunuma, "se taire (…) devenir muet", à qui on restitue son vrai nom, Kanuma, "petite colombe". L’écriture de l’auteure est poétique, pleine de symboles, très sensible et tout à la fois très forte.
Un très beau premier roman, intense, celui de ceux qui ont souffert de quitter leur pays, qui ne l’oublient pas, qui doivent vivre dans un autre, dans une autre culture, parler une autre langue.

Gallimard Jeunesse

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11 février 2013

Je confirme...

Oui, je confirme, ce roman est une belle expérience de lecture, superbement écrit. La vie même la plus intense est fragile et délicate, et les livres sont un puissant viatique pour supporter les difficultés, qui permettent de s'élever au dessus des contingences du monde, pour, à un moment, retrouver la réalité.
Oui, réver avec Victoria est un agréable moment.

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22 septembre 2012

Habiter et vivre autrement

Pour donner des idées et encourager ceux qui veulent plus de lien social à habiter dans un autre type de logement que le pavillon ou l'immeuble, cet ouvrage est un excellent outil.

A recommander aussi à ceux qui décident de notre urbanisme !

Liana Levi

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20 août 2012

Une nouvelle toute en finesse qui trace deux trajectoires peu courantes, celle d'un gangster imbu de sa personne et celle d'un gamin perdu plus mûr qu'il ne paraît. L'un se fourvoie en vivant une apparence de vie d'homme. L'autre est en pleine détresse, maintenant un vide qu'il se sait combler. Leur rencontre imprévisible change la vie de celui qui s'était cru un "mec".
C'est concis, précis, avec une émouvante chute inattendue.

A lire et à offrir.

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14 août 2012

Douloureusement tragique

Dès le début de ce roman saturé de lumière, on sait qu'il se terminera mal. On se hasarde même à en prévoir l'issue en se disant qu'on a déjà lu plein de ces histoires d'amour tragique. Mais l'amour de la belle Isoline et du valeureux Valentin éclatera aux yeux de tout Aigues-Mortes dans un drame imprévisible.
Beau roman à l'écriture ciselée qu'on ne lâche pas tant l'intrique est maîtrisée. Une tension dramatique qui va croissant. La chute est un moment de triste douleur.

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