Magali S.

Roman

Robert Laffont

Conseillé par (Libraire)
15 avril 2020

Magnifique

Luce s'est fait plaquer par SMS, découvre qu'il y a une autre fille dans la vie (et accessoirement dans leur ancien appart) de son ex, et sa mère lui annonce que son père vient de mourir. À l'enterrement, Luce va découvrir que ce père, en plus d'avoir brillé par son absence, leur avait caché une double vie : une autre femme, une petite soeur et un frère de son âge, maladroit, différent.Quand elle pose les yeux sur ce garçon, c'est instantané, elle sait qu'il va faire partie de sa vie et ne plus jamais en sortir.

Soleil glacé, c'est un roman qui bouscule et prend aux tripes, souvent par surprise. La force des émotions contenues dans certaines phrases, c'est incroyable. Les dialogues sonnent terriblement juste, l'humour sarcastique est jubilatoire et dosé à la perfection. Et d'un coup, une petite phrase, un mot et PAF la gorge qui serre et les larmes qui montent. J'ai relu plusieurs fois les mêmes phrases pour le plaisir de retenir et faire durer cette émotion si chère en littérature. Séverine Vidal sait faire rire dans les moments les plus bouleversants, et faire pleurer quand on ne s'y attend pas. Et que dire du personnage de Pierrot, ce frère handicapé, replié sur lui-même, enfermé dans ses tocs qui le rassurent, qui va s'ouvrir comme une fleur qui prend le soleil. Ses réactions, souvent inattendues, valent de l'or.
Je suis tombée sous le charme de la musique qui se dégage de l'écriture de Séverine Vidal. C'est comme une chanson qui nous fait pleurer mais qu'on ne peut s'empêcher de remettre en boucle.

Sarbacane

Conseillé par (Libraire)
15 avril 2020

dérangeant

Hippolyte, dite H, vit seule avec sa mère depuis la séparation de ses parents. Depuis quelques temps, sa mère semble être ailleurs, ne se nourrit plus et s'enferme de longues heures dans la cave. Un jour, la voisine disparaît. Et le monde d'Hippolyte bascule dans un cauchemar bien trop réel.
Alors, qu'on se le dise, Ogresse est tout sauf une balade de santé. Vous allez être bousculés, que vous adoriez ou que vous détestiez. Il pourrait bien faire l'objet d'une analyse littéraire très poussée, néanmoins, je vais m'en tenir à quelques mots afin de vous laisser appréhender l'univers d'Alyin Manço avec un esprit aussi neutre que possible.
Ce que j'ai lu, c'est un conte moderne sur le désir dévorant, celui qui consume de l'intérieur, sur la difficulté de couper le cordon ombilical, sur les relations ô combien complexes entre une mère et une fille. Le désir d'Hippolyte pulse depuis le début du roman et ne demande qu'à être assouvi, tandis que sa mère tente de contenir le sien pour protéger sa fille. Sa fille qui grandit, qui est en train de lui échapper. Ces deux-là vivent une relation fusionnelle, au-delà des mots. La maison m'a fait penser à une enveloppe vivante faite de chair et de sang, dans laquelle Hippolyte tente de se frayer une sortie comme un nouveau-né qui déchire la matrice originelle, avec une H (Hache). La cave, quant à elle, m'a semblé représenter ce qui est caché, les désirs profondément enfouis dans le subconscient, mais aussi les non-dits et les conflits silencieux qui engendrent de la toxicité.
Il règne dans Ogresse une atmosphère extrêmement pesante, une atmosphère qu'Aylin Manço avait déjà parfaitement retranscrite dans son précédent roman La dernière marée. Elle monte encore d'un cran dans Ogresse en faisant vibrer son récit avec autant de pulsions de vie et de mort.
J'ai pensé à Morse, ce film d'épouvante suédois de vampires très poétique, au cinéma de Bong Joon-H, et aussi à La vraie vie d'Adeline Dieudonné.

Serge Joncour

Flammarion

Conseillé par (Libraire)
20 mars 2020

Puissant, féroce!

Quand Lise découvre la maison qu'elle a loué dans le Lot pour se reposer loin de la folie urbaine, elle tombe instantanément sous le charme. Son mari, Franck, beaucoup moins. Celui-ci est rapidement envahi par une angoisse irraisonnée qui se fraye un chemin à la manière d'une bête à l'affût. La maison, isolée et perchée tout en haut d'une falaise, est entourée d'une nature sauvage et inapprivoisée, à l'image de ce chien-loup qui tourne autour du couple et semble attendre quelque chose d'eux.
Sous la plume envoutante de Serge Joncour, cette nature époustouflante et vertigineuse prend vie pour devenir le berceau d'une malédiction. Car si l'auteur entremêle habilement deux histoires liées par le même lieu à des époques différentes, il nous raconte surtout comment la peur peut se déployer et réveiller les instincts les plus carnassiers. Les deux histoires viennent alors se superposer à mesure que le drame prend forme sous les yeux hallucinés du lecteur.

Serge Joncour

Flammarion

Conseillé par (Libraire)
20 mars 2020

Puissant, féroce!

Quand Lise découvre la maison qu'elle a loué dans le Lot pour se reposer loin de la folie urbaine, elle tombe instantanément sous le charme. Son mari, Franck, beaucoup moins. Celui-ci est rapidement envahi par une angoisse irraisonnée qui se fraye un chemin à la manière d'une bête à l'affût. La maison, isolée et perchée tout en haut d'une falaise, est entourée d'une nature sauvage et inapprivoisée, à l'image de ce chien-loup qui tourne autour du couple et semble attendre quelque chose d'eux.
Sous la plume envoutante de Serge Joncour, cette nature époustouflante et vertigineuse prend vie pour devenir le berceau d'une malédiction. Car si l'auteur entremêle habilement deux histoires liées par le même lieu à des époques différentes, il nous raconte surtout comment la peur peut se déployer et réveiller les instincts les plus carnassiers. Les deux histoires viennent alors se superposer à mesure que le drame prend forme sous les yeux hallucinés du lecteur.

Conseillé par (Libraire)
14 mars 2020

Bowiesque

Noah a décroché une bourse pour nager à l'université, parce qu'il est très bon. Si son avenir ressemble à une ligne droite aux yeux de ses proches, pour Noah, tout ça s'apparente à un immense casse-tête dont il se sent prisonnier. Alors qu'il se fait trainer à une soirée par ses meilleurs amis, Noah va faire une rencontre plus qu'étrange qui va dévier la trajectoire de sa vie d'une façon subtile, presqu'invisible, mais qui va bouleverser sa vision du monde.
Lecture époustouflante, extraordinaire, pour qui accepte de plonger dans cet univers hypnotique. Noah Oakman nous parle de ses étranges fascinations, de sa vision éclairante et infiniment touchante des connexions de l'univers. Chaque chapitre est comme la révélation d'un secret. Comme si l'auteur semait des cadeaux dans son livre. Le lecteur n'a plus qu'a tourner les pages pour les ramasser.
On se perd avec délectation dans ce voyage hypnotique et initiatique, au point de superposer ses pensées à celles de Noah.
Enfin, n'oublions pas d'applaudir le travail titanesque de la traductrice Maud Ortalda qui a de l'or au bout de la plume.