- EAN13
- 9782070770779
- ISBN
- 978-2-07-077077-9
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 06/2018
- Collection
- Blanche
- Nombre de pages
- 784
- Dimensions
- 22,5 x 22,5 x 3,4 cm
- Poids
- 827 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Œuvres complètes (Tome 5-Critique littéraire, II)
Critique littéraire, II
De Jean Paulhan
Autres contributions de Bernard Baillaud
Gallimard
Blanche
«Une œuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'œuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à «sauver» la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'où le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore.» Bernard Baillaud.
Le quatrième et le cinquième tome des Œuvres complètes de Jean Paulhan se présentent comme le lexique des auteurs
auxquels l’écrivain a consacré un texte propre. Ce second volume mène de Jacques Rivière à Georges Wolfromm. C’est partir du directeur de La NRF de la période 1919-1925 pour aller jusqu’à la fin de l’alphabet, en passant par Alain Robbe-Grillet et Gustave Roud, Sade et Saint-John Perse, Ungaretti et Vailati, Albert Thibaudet et Paul Valéry - sans compter cent autres, que l’on retrouvera dans l’index. À ce cortège s’ajoutent les textes retrouvés de cinq discours, un ensemble de textes de circonstance autour des revues littéraires, trois traités et un premier choix de réponses aux enquêtes littéraires. Jean Paulhan ne veut connaître que deux manières de parler
de la littérature : il parle de l’absolu ou des individus. D’un côté il y a le langage, de l’autre les amis. Entre les deux, nul moyen terme. Jamais, presque jamais, il ne parle du roman, de la poésie ou du théâtre, du tragique ou du lyrisme, c’est-à-dire des notions intermédiaires : autant de termes qui dénonceraient le spécialiste. Tout au plus plaide-t-il, ici ou là, pour la poésie didactique - sans trop de risque d’être suivi, sinon, on s’en réjouit, par Jacques Audiberti ou Jacques Réda. De chacun, que peut-on dire ? Une part de la critique littéraire
relève de la galerie de portraits, ce qu’en d’autres temps on aurait appelé une prosopographie. Un propos, un poème, une page de roman sont moins des exercices de genre que les témoignages et les preuves d’une relation au langage. Un visage, c’est encore une relation au langage qui se dessine. Un ami, c’est une expérience qui requiert un témoin. Ce n’est pas un pion à favoriser sur un échiquier social, c’est une relation au langage à protéger. On discernera plusieurs générations. Alain le philosophe, Gide le descendant des héros anciens, Valéry l’esprit. Certains ont eu leur audience, d’autres leur aura. Jean Paulhan ne s’intéresse guère à ceux qui ont déjà eu leur part de gloire. Parmi les vivants d’aujourd’hui, Pierre Oster et Michel Deguy, Jacques Roubaud et Philippe Jaccottet ont bénéficié de son suffrage, lors de prix littéraires. Jean Paulhan n’écrit pas toujours sur eux. Mais tous ont en commun le langage et c’est de chacun qu’il s’agit.
Le quatrième et le cinquième tome des Œuvres complètes de Jean Paulhan se présentent comme le lexique des auteurs
auxquels l’écrivain a consacré un texte propre. Ce second volume mène de Jacques Rivière à Georges Wolfromm. C’est partir du directeur de La NRF de la période 1919-1925 pour aller jusqu’à la fin de l’alphabet, en passant par Alain Robbe-Grillet et Gustave Roud, Sade et Saint-John Perse, Ungaretti et Vailati, Albert Thibaudet et Paul Valéry - sans compter cent autres, que l’on retrouvera dans l’index. À ce cortège s’ajoutent les textes retrouvés de cinq discours, un ensemble de textes de circonstance autour des revues littéraires, trois traités et un premier choix de réponses aux enquêtes littéraires. Jean Paulhan ne veut connaître que deux manières de parler
de la littérature : il parle de l’absolu ou des individus. D’un côté il y a le langage, de l’autre les amis. Entre les deux, nul moyen terme. Jamais, presque jamais, il ne parle du roman, de la poésie ou du théâtre, du tragique ou du lyrisme, c’est-à-dire des notions intermédiaires : autant de termes qui dénonceraient le spécialiste. Tout au plus plaide-t-il, ici ou là, pour la poésie didactique - sans trop de risque d’être suivi, sinon, on s’en réjouit, par Jacques Audiberti ou Jacques Réda. De chacun, que peut-on dire ? Une part de la critique littéraire
relève de la galerie de portraits, ce qu’en d’autres temps on aurait appelé une prosopographie. Un propos, un poème, une page de roman sont moins des exercices de genre que les témoignages et les preuves d’une relation au langage. Un visage, c’est encore une relation au langage qui se dessine. Un ami, c’est une expérience qui requiert un témoin. Ce n’est pas un pion à favoriser sur un échiquier social, c’est une relation au langage à protéger. On discernera plusieurs générations. Alain le philosophe, Gide le descendant des héros anciens, Valéry l’esprit. Certains ont eu leur audience, d’autres leur aura. Jean Paulhan ne s’intéresse guère à ceux qui ont déjà eu leur part de gloire. Parmi les vivants d’aujourd’hui, Pierre Oster et Michel Deguy, Jacques Roubaud et Philippe Jaccottet ont bénéficié de son suffrage, lors de prix littéraires. Jean Paulhan n’écrit pas toujours sur eux. Mais tous ont en commun le langage et c’est de chacun qu’il s’agit.
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