- EAN13
- 9791097417048
- ISBN
- 979-10-97417-04-8
- Éditeur
- Viviane Hamy
- Date de publication
- 11/01/2018
- Collection
- LITTERATURE FRA
- Nombre de pages
- 152
- Dimensions
- 21 x 13 x 1,1 cm
- Poids
- 178 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Ne préfère pas le sang à l'eau
Ne Préfère Pas Le Sang À LEau
De Céline Lapertot
Viviane Hamy
Litterature Fra
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Cette sensation de fin du monde, quand tu as dix ans et que tu comprends, du haut de ton mètre vingt, qu’il va falloir abandonner la sécheresse de ton ocre si tu ne veux pas crever. Je serais restée des millénaires, agenouillée contre ma terre, si je n’avais pas eu une telle soif.
Maman a caressé la peau de mon cou, toute fripée et desséchée, elle m’a vue vieille avant d’avoir atteint l’âge d’être une femme. Elle a fixé les étoiles et, silencieusement, elle a pris la main de papa. On n’a pas besoin de discuter pendant des heures quand on sait qu’est venu le moment de tout quitter. J’étais celle à laquelle on tient tant qu’on est prêt à mourir sur les chemins de l’abîme.
J’étais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prêts à passer pour d’infâmes profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu que la peau de mon cou soit hydratée. J’ai entendu quand maman a dit On boira toute l’humiliation, ce n’est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure à des milliers de kilomètres de chez moi.
Maman a caressé la peau de mon cou, toute fripée et desséchée, elle m’a vue vieille avant d’avoir atteint l’âge d’être une femme. Elle a fixé les étoiles et, silencieusement, elle a pris la main de papa. On n’a pas besoin de discuter pendant des heures quand on sait qu’est venu le moment de tout quitter. J’étais celle à laquelle on tient tant qu’on est prêt à mourir sur les chemins de l’abîme.
J’étais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prêts à passer pour d’infâmes profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu que la peau de mon cou soit hydratée. J’ai entendu quand maman a dit On boira toute l’humiliation, ce n’est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure à des milliers de kilomètres de chez moi.
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Commentaires des lecteurs
liberté
Dans un pays imaginaire (une île ?), un drame survient : la grande citerne est dynamitée, il n’y a plus d’eau. Le despote Ragazzini arrive au pouvoir et fait la chasse aux nez-verts. L’un d’eux, le narrateur, est emprisonné pour ...
Lire la suitePercutant, sensible et éclairé
Belle découverte ! J’aime d’emblée cette écriture incantatoire, son sens de la tragédie et son regard lucide sur les problèmes actuels de société. Rien de tel pour ouvrir les yeux que de s’inscrire dans un roman d’anticipation, de travailler ses ...
Lire la suiteEpoustouflant
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Lire la suiteJe suis complètement époustouflée par l’écriture de Céline Lapertot. 31 ans et une telle maturité, une telle maîtrise ! Dans un pays imaginaire, une énorme citerne d’eau attire des habitants de pays voisins en proie à la sécheresse. Mais voilà, ...
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