Se défendre, Une philosophie de la violence
EAN13
9782348054976
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
Poches sciences
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Se défendre

Une philosophie de la violence

La Découverte

Poches sciences

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En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucune arme offensive
ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l'État
colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le
droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut
tirer dans le dos d'un adolescent noir au prétexte qu'il était " menaçant ".
Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus
" à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce
" désarmement " organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de
libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense.
Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l'insurrection du
ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin
retrace une généalogie de l'autodéfense politique. Sous l'histoire officielle
de la légitime défense affleurent des " éthiques martiales de soi ", pratiques
ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition
de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de
la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle
qu'elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et
implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et
Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith
Butler.
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