Après l'orage

Selva Almada

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    1 septembre 2014

    Un premier roman prometteur

    "Le paysage était désolé. De temps en temps sur un arbre rabougri au feuillage irrégulier, il y avait un oiseau, tellement immobile qu'il avait l'air d'avoir été empaillé" (p. 64).

    Dans ce paysage de fin du monde, deux hommes aux convictions opposées se font face. Une panne de moteur a forcé le Réverend Pearson a interrompre provisoirement son travail de berger au secours des brebis égarées. Lui et sa fille, Léni, ont échoué dans ce No man's land, au Nord de l'Argentine. La reprise de leur voyage dépend des mains experts d'El Gringo Bauer auxquelles peu de moteurs résistent. Bauer croit au pouvoir de ses mains et aux puissances de la Nature. Pearson croit au pouvoir de sa parole et en la puissance de Dieu. Le premier est taiseux, le second excelle dans l'art oratoire. Enjeu de leur confrontation, le jeune Tapioca ne sait plus qui croire. Mais il entrevoit confusément un nouveau chemin.

    Dans ce huis clos étouffant, chacun rumine ses certitudes et ressasse son passé. Chacun des protagonistes est finalement seul, face à lui-même et à sa vérité intime. Les nuages s'amoncellent, l'air se raréfie. Qu'adviendra-t-il d'eux…après l'orage.
    Un court récit à l'écriture très cinématographique. Un premier roman prometteur.


  • Conseillé par
    25 août 2014

    Un premier roman prometteur

    "Le paysage était désolé. De temps en temps sur un arbre rabougri au feuillage irrégulier, il y avait un oiseau, tellement immobile qu'il avait l'air d'avoir été empaillé" (p. 64).

    Dans ce paysage de fin du monde, deux hommes aux convictions opposées se font face. Une panne de moteur a forcé le Réverend Pearson a interrompre provisoirement son travail de berger au secours des brebis égarées. Lui et sa fille, Léni, ont échoué dans ce No man's land, au Nord de l'Argentine. La reprise de leur voyage dépend des mains experts d'El Gringo Bauer auxquelles peu de moteurs résistent. Bauer croit au pouvoir de ses mains et aux puissances de la Nature. Pearson croit au pouvoir de sa parole et en la puissance de Dieu. Le premier est taiseux, le second excelle dans l'art oratoire. Enjeu de leur confrontation, le jeune Tapioca ne sait plus qui croire. Mais il entrevoit confusément un nouveau chemin.

    Dans ce huis clos étouffant, chacun rumine ses certitudes et ressasse son passé. Chacun des protagonistes est finalement seul, face à lui-même et à sa vérité intime. Les nuages s'amoncellent, l'air se raréfie. Qu'adviendra-t-il d'eux…après l'orage.
    Un court récit à l'écriture très cinématographique. Un premier roman prometteur.


  • Conseillé par
    4 avril 2014

    Au nord de l’Argentine sous un soleil de plomb, la voiture du révérend Pearson accompagné de sa fille Leni âgée de seize tombe en panne au beau de milieu de nulle part. Heureusement pour eux un mécanicien El Gringo Bauer n'habite pas trop loin. Lui et son fils adoptif Tapioca sont le seules âmes dans ce coin perdu.

    El Gringo se met au travail tandis que le révérend Pearson ouvre le bouche en citant Dieu à chaque fois. Il prend cet arrêt forcé avec la philosophie de celui qui voit la main de Dieu partout. El Gringo espère réparer la voiture au plus vite pour qu'il s'en aillent car selon lui le révérend raconte des inepties. Lui croit en la Nature et non en Dieu et c'est ainsi qu'il a élevé Tapioca depuis qu'il est chez lui. Très vite l'ambiance devient électrique au fur et à mesure que l'orage approche. Le révérend a une idée derrière la tête et veut convaincre El Gringo de se ranger à sa cause mais chacun reste campé sur ses positions. Je n'en dirai pas plus !

    Un huis clos où chacun observe l'autre en silence et tout se joue dans les regards et dans les attitudes. Avec une écriture sèche et qui fait appel à tous les sens, Selva Almada oppose deux visions du monde différentes. La suite des événements prend une tournure inattendue laissant un goût amer en bouche...
    L'auteure concentre en quelques pages les visions de la vie, les espoirs mais aussi les actes que l'on est prêt à effectuer pour se racheter ou pour échapper à son destin. Juste un bémol : l'auteure ne nous révèle pas tout et j'ai été un peu frustrée.
    Mais il s'agit d'un premier roman sous tension à découvrir !


  • Conseillé par (Libraire)
    21 mars 2014

    Turbulences

    Un premier roman tout en tension et très cinématographique. J'ai tout de suite pensé au "Facteur sonne toujours deux fois", le roman de James M Cain et à "La nuit du chasseur", le film avec Robert Mitchum dans le rôle du prêcheur fanatique et sanguinaire. Pourtant ce n'est pas un roman noir ni même un western. Unité de lieu, de temps et d'intrigue, c'est plutôt de la tragédie antique que ce court roman pourrait tenir si la violence n'y était pas tenue à l'écart... ou pour la suite. Après l'orage. Juste après.


  • Conseillé par
    9 mars 2014

    Ce court roman est un roman d'ambiance. Deux hommes s'affrontent dans un huis-clos qui décidera de la vie de l'un des quatre personnages principaux. Il sont très différents et pourtant, ils croient chacun en une puissance supérieure, celle de Dieu ou de la Nature. La chaleur ambiante reflète ce qui se joue là et la couverture, superbe, permet de très bien visualiser la scène, tout comme les descriptions de Selva Almada. L'écriture est très belle et si le roman est court, les phrases ne le sont pas. Tous les mystères ne sont pas levés à la fin du roman, notamment celui concernant la mère de Leni et c'est très bien ainsi. Le révérend est un personnage fascinant, à la fois charismatique mais on le comprend surtout grâce au regard des deux ados, mais aussi presque diabolique pour le lecteur puisqu'on sait quel est son but et cela alors même qu'il croit dur comme fer à son Dieu. El Gringo Buer est lui beaucoup plus touchant. Le jeu de symétrie et d'asymétrie entre ces deux hommes (le lien avec l'enfant, le départ des mères) n'est pas pour rien dans ce plaisir de lecture. Mon seul bémol, ce sont les parties en italique qui à mon avis, ne sont pas nécessaires mais je ne doute pas que l'auteure doit être d'un avis contraire. Pour un premier roman, c'est une réussite. Et je lève peu à peu mes défenses envers ces courts romans. Dans la même semaine, deux courts romans m'ont séduite.