Je vais, tu vas, ils vont

Jenny Erpenbeck

Fayard

  • Conseillé par
    24 octobre 2022

    « Un groupe de réfugiés n’est pas un peuple «

    Richard, professeur de lettres classiques récemment à la retraite est distrait de sa routine et de ses problématiques par sa rencontre avec un groupe de migrants africains réclamant une existence visible sur le territoire allemand.
    D’abord par apathie, puis par sympathie, il se rapproche de ces exilés et les accompagne dans leurs démarches administratives. Fasciné par leur périple qui le ramène à la vie de ses propres parents, il en relativise ses soucis personnels ; puis partage aussi avec eux les lettres et la musique….
    Le lecteur découvre l’Oranienplatz, lieu bétonné abritant les demandeurs d’asile, une halte sur un long parcours pour des migrants qui ne demandent qu’à travailler ; mais peu embrassent leur cause alors que, pour exemple, c’est la pollution des Touaregs africains qui fournit l’électricité en Europe…
    Le texte littéraire et engagée de Jenny Erpenbeck rend les témoignages poignants et rend bien compte du bien-fondé des doléances et des failles du dispositif d’accueil.

    « Qui le gouvernement de Berlin avait-il donc mis à l’abri, les Africains ou plutôt lui-même ? »
    « Le statut de la tolérance n’est que la suspension de la reconduite à la frontière ».
    « A présent, Richard s’aperçoit enfin que son regard sur le lac est indissociable du souvenir de l’homme qui y est mort, l’été dernier »